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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


La formation comme voie de sortie de l'austérité pour l'OM

Publié par JoSeseSeko sur 2 Juillet 2019, 11:00am

Catégories : #Sport, #Football, #Ligue 1, #OM, #Villas-Boas, #Eyraud, #McCourt, #Zubizarreta, #Transferts

Photo: Flickr/BiggyBoyzz

Photo: Flickr/BiggyBoyzz

Après une dernière saison ratée, le club phocéen se doit de repartir sur d'autres bases, avec un nouvel entraîneur qui semble disposé à donner une chance aux minots formés au club pour se distinguer, et peut-être enfin poser les bases d'une politique sportive centrée sur la formation, et non sur les transferts.

Avec l'Olympique de Marseille (OM), c'est en mode "retour vers le futur". Suite au fiasco de la saison dernière, avec une absence de qualification pour une compétition européenne et le fair-play financier qui a dû sévir, le club marseillais, sous l'ère McCourt, vit une période d'austérité à la grecque digne des dernières années de l'ère Louis-Dreyfus. Et ce, alors que depuis le rachat du club par Frank McCourt à l'automne 2016, l'OM a déboursé plus de 200 millions d'euros sur le marché des transferts. Cette manne financière a été mal utilisée car le président du club, Jacques-Henri Eyraud, a préféré donner du pouvoir sportif à l'entraîneur Rudi Garcia, aux détriments du directeur sportif, Andoni Zubizarreta. Il s'en est suivi que plusieurs joueurs ont été recrutés parce que Garcia les avait eus sous ses ordres par le passé ou que leur agent est le même que celui de l'entraîneur (Adil Rami, Kevin Strootman, Dimitri Payet, Grégory Sertic), avec un niveau salarial très élevé, et que sur le terrain, le contenu était loin d'être à la hauteur.

Vendre avant d'acheter

Face à cette situation, Zubizarreta, qui a repris du pouvoir dans sa sphère avec le départ de Garcia et son remplacement par le Portugais André Villas-Boas, choix du directeur sportif espagnol, se retrouve dans l'obligation de vendre avant d'acheter, pour atténuer le déficit du club. Et si possible, vendre des joueurs à gros salaires, pour dégraisser la masse salariale qui s'est envolée à partir de la saison 2017-2018. Pour l'instant, aucune vente n'a été recensée, même si des rumeurs sur Morgan Sanson, Luiz Gustavo, Lucas Ocampos, Florian Thauvin, Maxime Lopez ou encore Boubacar Kamara ont été répertoriées ces derniers jours ou dernières semaines. Dans le cas des deux derniers joueurs cités, ce serait une contradiction vu qu'il s'agit de minots formés au club et que la direction du club entend privilégier le centre de formation phocéen, on y reviendra plus loin.

Toujours est-il que des ventes se font attendre et comme trop souvent ces dernières années, l'OM brade ses joueurs à vendre, tant sa situation financière le rend faible et ne l'incite pas à faire monter les enchères. Et en parallèle, il semble nécessaire de recruter. Tout particulièrement au poste d'attaquant, tant ça pose problème au club phocéen depuis plus de deux ans. Il semble que la solution trouvée serait l'arrivée de l'attaquant argentin Darío Benedetto, en provenance de Boca Juniors. Si les statistiques sont flatteuses pour Benedetto au sein de l'un des deux gros clubs argentins - 40 buts en 58 matchs -, la question de l'adaptation au contexte marseillais se pose car ce serait sa première expérience européenne, si jamais il était recruté. L'alternative à Benedetto serait Marcus Thuram. Fils du défenseur Lilian Thuram, champion du monde 1998 et champion d'Europe en 2000, l'attaquant français sort d'une saison où il a marqué 9 buts avec l'En Avant de Guingamp. Néanmoins, certains buts étaient marqués sur penalty, puis Thuram était davantage positionné comme attaquant sur un côté que comme attaquant de pointe, en dépit de sa grande taille (1,89m). C'est dire s'il faut désormais recruter malin à Marseille.

La formation comme politique structurelle

Lors de sa première conférence de presse comme entraîneur de l'OM, Villas-Boas avait annoncé qu'il donnerait sa chance aux minots formés au club durant les stages de reprise de ce mois de juillet, afin de jauger leurs capacités et d'éventuellement en garder quelques-uns au sein de l'équipe première, pour qu'ils concurrencent les autres joueurs et aient la possibilité de mouiller le maillot durant des matchs de championnat ou de coupes nationales. Ce qui renforcerait le poids de la formation au sein du club, d'autant plus qu'un nouveau directeur du centre de formation a été récemment embauché, en la personne de Nasser Larguet, qui jouit d'une bonne réputation dans son rôle de formateur prônant un état d'esprit offensif, en droite ligne de la devise de l'OM "droit au but" et que des joueurs tels Steve Mandanda, Lassana Diarra ou Kevin Gameiro ont été formés dans un centre de formation dirigé par Larguet.

De quoi se dire que la formation pourrait être enfin une politique structurelle importante à l'OM. Malheureusement, jusqu'à nos jours, le centre de formation de l'OM n'était utile qu'en cas de conjoncture défavorable, comme au début des années 1980 avec les "minots" autour d'Éric Di Méco, José Anigo, Jean-Charles De Bono ou Marc Lévy; dans le milieu des années 1990, après l'affaire VA-OM avec des joueurs comme Olivier Echouafni, Marc Libbra, Hamada Jambay ou Ludovic Asuar; ou bien quand Marcelo Bielsa entraînait l'OM (2014-2015), avec Stéphane Sparagna, Baptiste Aloé ou Bilal Boutobba. Mais ça n'a jamais été une pierre angulaire dans la structure du club. Or, si l'OM veut retrouver les sommets français et européens, il doit se baser sur son centre de formation, à l'instar de ce que fait l'Olympique lyonnais, qui est la référence française en la matière. Plusieurs arguments me viennent à l'esprit, et ils sont de nature économique et financière:

  1. Des joueurs formés au club ont généralement un salaire moins élevé que des joueurs recrutés à un autre club.
  2. Des joueurs recrutés le sont via des indemnités de transferts et que le marché des transferts est devenu une bulle spéculative démentielle ces dernières années.
  3. Une trop grande dépendance au marché des transferts rend la situation sportive et financière d'un club très précaire.
  4. Un club accordant plus d'importance à son centre de formation peut mieux vendre ses joueurs, et réaliser ainsi des économies d'échelle.

Si le rééquilibrage dans le cadre de la politique sportive, opéré avec le départ de Garcia, renforçant Zubizarreta, permet cette politique de long terme, plus stable pour les finances du club, un cercle vertueux pourrait bien s'enclencher pour l'OM. Encore faut-il que Villas-Boas compte réellement sur les minots, que la direction du club, notamment Eyraud, ne commette plus les erreurs passées en matière de dépendance envers le marché des transferts, puis que les supporters fassent également leur aggiornamento, en soutenant désormais une politique favorable à une plus forte intégration des minots dans l'équipe première, même s'ils n'auraient pas un talent équivalent à celui de Kamara ou de Lopez. Dans le cas contraire, l'OM ne ferait que décliner et tout le monde sera perdant.

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