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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


La Montagne écrasée en Prairial

Publié par JoSeseSeko sur 20 Mai 2015, 12:06pm

Catégories : #Histoire, #France, #République, #Révolution Française, #An III, #Convention, #Romme, #Montagne, #9 Thermidor

La Montagne écrasée en Prairial

La dernière tentative par les Montagnards de reprendre le pouvoir à la Convention, avec l'aide des sans-culottes, échoua et renforça les Thermidoriens dans leur politique "modérée", en vérité contre-révolutionnaire.

Ce 20 mai 2015 (1er Prairial An CCXXIII) correspond à un triste anniversaire. Le 220ème anniversaire de l'Insurrection du 1er Prairial An III réprimée dans le sang, mettant fin à l'expression des revendications des sans-culottes face au pouvoir en place depuis la chute de Maximilien Robespierre le 9 Thermidor An II (27 juillet 1794).

Répression envers la gauche

Pour expliquer cette insurrection, un retour en arrière s'impose. Ceux qui ont pris le pouvoir à la place de Robespierre ou de Louis-Antoine de Saint-Just, appelés les Thermidoriens (dont firent partie des partisans de Georges Danton), firent endosser la Terreur sur le dos des Jacobins, et plus généralement, sur l'ensemble de la Montagne. Et pourtant, ils furent de ceux qui en profitèrent le plus de cette politique et se dédouanèrent en formatant une légende noire sur l'Incorruptible, qui perdure encore de nos jours.

Toujours est-il que la Convention thermidorienne mena elle-même une politique de Terreur, ciblant exclusivement la Montagne, les éléments les plus révolutionnaires. C'est ainsi que le club des Jacobins fut interdit en novembre 1794, que l'ensemble des mesures prises par le Comité de Salut public en l'An II, comme le Maximum, furent abrogées, et que des anciens membres du Comité tels Bertrand Barère, Jean-Marie Collot d'Herbois ou Jacques Billaud-Varenne furent condamnés au bagne en Guyane. Dans ce dernier cas, ça avait été trainé et vu que cela concernait des personnages de premier plan en 1794, une première insurrection eut lieu le 12 Germinal An III (1er avril 1795), réprimée par l'armée menée par le général Jean-Charles Pichegru.

"Du pain et la Constitution de l'An I"

Malgré cette répression, l'opposition de gauche reste vive. Il resta encore des députés Montagnards, comme Charles-Gilbert Romme, un des principaux élaborateurs du calendrier républicain et meneur de l'insurrection de Prairial, qui rallumaient les revendications des sans-culottes, d'autant plus que la droitisation de la Convention se faisait sentir. D'un côté, les députés girondins débarqués après les journées de mai-juin 1793, revirent sur les bancs de l'Assemblée. De l'autre, la libéralisation de l'économie par les Thermidoriens fit exploser le prix du pain, rendant les conditions de subsistance difficiles pour les prolos parisiens.

Par conséquent, les sans-culottes, appuyés par des jacobins et des députés Montagnards entrèrent en éruption le 1er Prairial, au cri "du pain et la Constitution de l'An I". Le député Jean-Bertrand Féraud, ancien jacobin ayant trahi Robespierre durant Thermidor, fut assassiné et eut la tête tranchée et mise au bout d'une pique par des sans-culottes envahissant la Convention. La légende voulut que François-Antoine de Boissy d'Anglas salua la tête de son ami, tout en restant impassible face aux émeutiers et aux Montagnards, déclarant leur prise de pouvoir. Mais l'armée arriva, commandée par le général Jacques-François de Menou, et massacra les insurgés.

Nouvelle répression

L'échec de cette insurrection sonna le glas du mouvement populaire, pour tout le reste de la Révolution française. Mais pour le moment, c'est la Montagne qui est décapitée avec les condamnations à mort de députés Montagne dont Romme. Voulant échapper à la guillotine, il se suicida, avec succès, s'évitant de donner du plaisir aux Thermidoriens, trop heureux de réprimer de la sorte. Toujours est-il que la Constitution de l'An I fut définitivement abandonnée, que celle de l'An III allait arriver, rétablissant le suffrage censitaire, et Boissy d'Anglas, son rédacteur principal put alors dire: "Un pays gouverné par les propriétaires est dans l'ordre social."

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