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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Les régionales en arrière-plan

Publié par JoSeseSeko sur 2 Décembre 2015, 17:59pm

Catégories : #Politique, #Europe, #France, #Élections, #Réforme territoriale

Photo: JoSeseSeko

Photo: JoSeseSeko

Avec le contexte des attentats à Paris et de la COP21, les élections régionales ne sont guère mises en avant par les mass media, sauf en cas de polémique d'envergure nationale. Des conditions idéales pour une abstention record.

De mémoire de jeune citoyen électeur, je crois que jamais les élections régionales n'ont été autant peu évoquées que celles-ci. Et ceci peut paraître très paradoxal car elles entérinent la réforme territoriale du gouvernement de Manuel Valls, passant le nombre de régions dans l'hexagone de 22 à 13. Ces élections régionales devraient être plus importantes que jamais, théoriquement. Mais quelques raisons permettent de penser que l'abstention sera record pour celles-ci, cette année. De quoi se dire comme le philosophe Italien Antonio Gramsci: "Je suis pessimiste par l'intelligence, mais optimiste par la volonté."

Scénario prévisible et renforcé

La première raison de cette vision des choses est l'impression que le scénario des élections semble être écrit depuis un moment. Selon nombre d'observateurs, la droite classique, ex-UMP devenue Les Républicains en particulier, devrait remporter une grande partie des 13 nouvelles régions. Le Parti socialiste (PS), actuellement au pouvoir, serait à peine en mesure d'en sauver trois ou quatre des régions qu'il gouvernait jusqu'à présent, une gauche radicale qui serait aux fraises avec notamment un Front de gauche qui a le chic de ne pas avoir de listes unifiées dans toutes les régions et le Front national (FN) pourrait gouverner deux-trois régions, ce qui serait une première dans l'histoire du parti d'extrême-droite. C'est ce à quoi on s'attendait.

Mais les attaques du 13 novembre sont passées par là. Dans un premier temps, elles enrayèrent la machine puisque la campagne électorale fut stoppée durant environ une semaine. Par la suite, le scénario brièvement décrit tantôt en sorti renforcé, surtout pour le FN. Il faut dire que le virage sécuritaire du gouvernement et du président François Hollande, avec l'État d'urgence qui pourrait continuer au-delà de la fin février selon le Premier ministre Valls, va dans le sens de ce que réclame le parti de la famille Le Pen depuis ses débuts. Et malgré une cote de popularité qui semblerait remonter pour le pouvoir exécutif, le PS n'a pas l'air d'en voir un éventuel profit électoral.

Sous-médiatisation contextuelle

Il faut dire également que ces élections souffrent d'une sous-médiatisation assez flagrante. Mais ce n'est pas tellement de la faute des mass media car on ne peut pas systématiquement leur jeter la pierre. Avec les attentats sur Paris plus les réactions politiques qui ont suivi, ça a brisé l'élan de la campagne électorale car il restait alors trois semaines avant le vote du premier tour. Donc, comment remobiliser les acteurs politiques et les citoyens suite à un tel événement tragique? C'est mission impossible! En outre, depuis le lundi 30 novembre, la 21e Conférence internationale sur le climat a commencé à Paris (plus précisément, au Bourget). Là aussi, c'est une priorité médiatique mais à la différence notable que c'était prévu depuis longtemps que cette COP21 viendrait mettre en arrière-plan les élections régionales.

Quand des rares moments sont consacrés aux élections, c'est davantage pour les polémiques qu'elles nourrissent. En l'occurrence, les interventions à charge de Valls, du journal La Voix du Nord et du président du Medef, Pierre Gattaz envers le FN de Marine Le Pen, tête de liste dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Ceci a le don d'exciter la patronne du FN et ses sbires (Florian Philippot notamment), pour se poser en victimes du duo LR-PS, aux ordres du patronat, d'autant plus que Gattaz, dans un entretien au journal Le Parisien, déclara que le programme du FN correspondrait à celui "de la gauche en 1981" (élection de François Mitterrand). Or, en 1981, le Programme commun de la gauche entre le PS de Mitterrand et le PC de Georges Marchais n'existait plus et il faudrait alors parler du "Projet socialiste" de 81, rédigé notamment par Jean-Pierre Chevènement. Puis, par ailleurs, le FN est en réalité le troisième membre d'une triade FN-LR-PS qui monopolise l'attention des médias audiovisuels notamment.

Enfin, la sous-médiatisation des régionales est visible surtout dans la rue. Les affiches officielles ne sont pas toutes installées, ce mercredi 2 décembre. La photo ci-dessus en est un parfait exemple, chers lecteurs. Il y a 13 listes électorales en Île-de-France, mais sept sont affichées seulement. C'est commun à l'ensemble des régions. Par conséquent, le seul moment où les électeurs sauront que les élections régionales seront bien réelles, ce ne sera que lorsqu'ils recevront les professions de foi de chaque liste électorale dans leur boîte aux lettres, en fin de semaine. Donc, très (voire trop) tardivement pour s'y intéresser de plus près sur ce que proposent les candidats.

Je ne vous cache pas un certain désarroi à ce sujet, chers lecteurs, et j'imagine (peut-être) que certains d'entre vous, êtes plutôt tournés vers l'abstention, argumentant que le vote a perdu de sa vertu démocratique. Néanmoins, ne nous interdisons pas de penser à un sursaut électoral suite aux attaques du 13 novembre, qui semblent tellement marquer les esprits ces derniers temps.

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