Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

JoSeseSeko

JoSeseSeko

"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Charette, le dernier des Vendéens

Publié par JoSeseSeko sur 9 Mai 2016, 15:42pm

Catégories : #Histoire, #Révolution Française, #République, #Directoire, #An IV, #Charette, #Guerre de Vendée

Charette, le dernier des Vendéens

Fusillé il y a plus de 220 ans, Charette suscite de l'intérêt chez certains vendéens, comme Philippe de Villiers et son parc du Puy du Fou, consacrant une attraction au général contre-révolutionnaire ces dernières semaines. Une occasion de rappeler les crimes commis durant la Guerre de Vendée.

Début avril, alors que je regardais le JT de 13h de TF1 - oui, ça m'arrive, chers lecteurs! -, je suis tombé sur un reportage sur le Puy du Fou, le parc d'attraction de Philippe de Villiers, ancien député et toujours conservateur, car il consacre désormais une attraction à François Athanas Charette de La Contrie, le plus souvent nommé Charette. Et vu le reportage, c'était une mise en place d'une légende dorée sur l'un de ces vaincus vendéens qui se seraient battus pour une cause "perdue" ou "juste", à l'instar des Confédérés durant la Guerre de Sécession aux États-Unis. Du coup, un rappel historique s'impose.

Un noble "brigand"

De par son patronyme complet, écrit tantôt, Charette faisait partie de la noblesse. Et les nobles, à l'époque, pour certains, se devaient de faire la guerre, justifiant un tant soit peu leurs privilèges (aucun impôt à payer car "impôt du sang"). Et Charette officia d'abord dans la marine, notamment durant la guerre d'indépendance des États-Unis (1776-1783), entrant sous les ordres du comte de La Motte, dit La Motte-Picquet. Une carrière maritime d'une dizaine d'années, avec des combats en mer du Nord ou en Méditerranée. Royaliste convaincu, il tenta de défendre Louis XVI le 10 août puis fut arrêté à Angers, relâché grâce au général Charles Dumouriez. Réfugié dans le Marais breton (Vendée), il fut parmi les nobles locaux appelés par les paysans insurgés contre la République depuis mars 1793, devenant ainsi un des généraux de "l'armée catholique et royale", avec Jacques Cathelineau, Charles de Bonchamps, Henri de La Rochejacquin, Jean-Nicolas Stofflet, Maurice d'Elbée ou encore Louis de Lescure.

Cette armée, ainsi composée de chefs ayant de l'expérience militaire, pouvait peu à peu constituer une menace pour la République, ayant affaire à une coalition de l'Europe contre elle. Les "Blancs" surfaient en début d'année 1793 sur une vague de succès que les "Bleus" ne pouvaient contenir. Charette, avec ses troupes, contribua à des victoires vendéennes sur les républicains à Machecoul ou encore à Legé. Ayant rejoint les autres troupes de l'armée vendéenne, sous les ordres de Cathelineau, il prit part au siège de Nantes, le 29 juin 1793. Le premier grand échec des "brigands", comme la Convention surnomme les vendéens, car la ville, défendue par le général Jean-Baptiste de Canclaux, résista aux assauts et Cathelineau, le généralissime, fut blessé et décéda quelques jours plus tard suite à ce combat. Face à cette défaite, liée aux manques de coordination et de communication, Charette se coupa du reste de l'armée "catholique et royale", préférant consolider ses positions dans le Marais breton. Ainsi, il fut absent de la bataille de Cholet (17 octobre 1793), de la virée de Galerne qui tourna à la catastrophe pour les Vendéens, avec le massacre de Savenay, le 23 décembre 1793 (3 nivôse an II) en ultime conséquence. Les républicains, dominant ainsi la région, tinrent à réduire les derniers insurgés, mais des généraux comme Nicolas Haxo voulurent épargner du sang entre Français ("Nous sommes des soldats pas des bourreaux !"). Haxo, chargé de capturer Charette, fut tué par les soldats de ce dernier en mars 1794. La tactique de Charette consistait à de la guérilla, telle que l'appliqueront les Espagnols contre les Français entre 1808 et 1813. Du harcèlement ressemblant à du brigandage, mais de manière limitée en raison du manque de munitions. Après avoir accepté le traité de La Jaunaye en février 1795, Charette reprit les armes, à l'annonce d'un débarquement anglais et de soldats émigrés à Quiberon. L'échec de ce débarquement grâce au général Lazare Hoche, en juillet 1795, isola davantage Charette, d'autant plus que d'autres leaders vendéens comme Stofflet furent également cernés par les troupes républicaines. Finalement, Charette fut capturé le 23 mars 1796 (3 Germinal an IV) et six jours plus tard - 9 Germinal an IV -, le général vendéen fut fusillé à Nantes, place Viarme, endroit même où Cathelineau fut mortellement blessé près de trois ans plus tôt.

Une guerre fratricide

Avec la mort de Charette, une page se tourne et les débats sur la guerre de Vendée peuvent pleuvoir, notamment sur les pratiques guerrières de part et d'autre. Mais on verra un peu plus tard. D'abord, les raisons du soulèvement méritent réflexion. Les historiens bien-pensants, pour ne pas dire conservateurs, affirment que la guerre civile s'est faite pour des raisons religieuses (forte présence de prêtres réfractaires; persécutions religieuses) et politiques (région rurale fortement royaliste). En vérité, ces positionnements sont basés sur le fait que les Vendéens furent appelés "armée catholique et royale" et que ce ceci est une récupération faite par les royalistes et les religieux pour espérer reprendre le pouvoir. La véritable raison est que les paysans de Vendée, ainsi que de la Bretagne, se sont rebellés car ils ne voulaient pas répondre à la levée de 300.000 hommes, décrétée par la Convention, pour faire face à la coalition. Donc, pour ne pas combattre pour la France, les blancs ont tenu à s'armer contre elle. Quelle logique!

Quant aux tueries de cette guerre, notamment avec l'envoi des colonnes infernales de Louis-Marie Turreau, elles font l'object de diverses interprétations. Pour l'historien Patrice Gueniffey, les tueries commises par les bleus relèvent de crimes contre l'humanité et l'historien Raynald Secher parle même de génocide, évoquant la massification de la répression et s'appuyant sur le révolutionnaire Gracchus Babeuf qui parlait de "populicide" au sujet de la répression en Vendée. De l'autre côté, des historiens comme Max Gallo ou Jean-Clément Martin réfutent la thèse du génocide, dont la connotation est liée à l'histoire du XXe siècle, difficilement transposable dans le contexte de la Révolution française car c'était des Français qui s'entre-tuaient. Ces derniers dénoncent une manipulation par des historiens contre-révolutionnaires, dont leur détestation de la Terreur leur fait oublier d'expliquer pourquoi ce phénomène put exister en France. En outre, insister sur les crimes des républicains, pourtant effroyables comme ceux menés par Jean-Baptiste Carrier, représentant en mission à Nantes, permet d'oublier les atrocités commises par les vendéens envers les républicains, y compris des civils, poussant beaucoup d'entre eux à quitter la Vendée début 1793, revenant peu à peu au fil du temps. Enfin, cette guerre fratricide aurait pu être raccourcie si la Convention avait adopté un plan d'occupation militaire stricte de la Vendée, tel que le préconisa le général Jean-Baptiste Kléber, au lieu des colonnes infernales, puis ordonné dès la fin 1793 un renouvellement des troupes, afin de les envoyer sur d'autres fronts, comme l'exigea le général Thomas-Alexandre Dumas en août 1794, afin de renforcer la discipline dans les rangs, y compris chez les officiers. Mais avec des si, toute l'histoire serait refaite...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Bonjour Monsieur,<br /> Visiblement vous ne maitrisez pas bien "Les guerres de Vendée", heureusement vous ne vous adressez qu'à peu de gens, et qui ont probablement et aussi votre sensibilité bien gauchisante, donc très partisanes. Vos références, vos écrits et vos analyses ne sont qu'approximatifs et loin de la vérité qui aujourd'hui est connue de part l'ouverture des archives révolutionnaires. Vous avancez même des noms erronés. Il faut dire que vous donnez le ton d'entrée en écrivant "Philippe de Villiers et son parc du Puy du Fou" !!! ce n'est pas "son" parc, ce seul mot vous catalogue déjà et il serait bien long de vous expliquer ne serait ce que la genèse du Puy du Fou et des ses "Puyfolais" ..... si un jour les hommes voulaient bien se donner la main et .....surtout de ne parler que de ce qu'ils connaissent et maîtrisent !
Répondre

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents