La consultation nationale du Parti communiste s'est orientée vers la constitution d'une candidature communiste au lieu d'un soutien à Jean-Luc Mélenchon, samedi 5 novembre. Reste à savoir si les militants suivront ou infirmeront ce cap, à la fin du mois.
Un énième signe du flou qui règne dans la gauche française s'est exprimé, samedi 5 novembre. La consultation nationale du Parti communiste français (PCF) a débattu sur la proposition de son secrétaire national, Pierre Laurent, sur les options suivantes: soutenir Jean-Luc Mélenchon ou envoyer un candidat communiste à l'élection présidentielle. La seconde option a été validée par une majorité des cadres du PC présents. Cette décision reste tout de même une consultation, que les militants devront trancher à la fin du mois, en la confirmant ou pas.
Une rancune tenace?
L'annonce de la décision a surpris bien des personnes de gauche radicale, qui s'imaginèrent que les anicroches entre Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon se seraient estompées, à l'approche de l'élection présidentielle et des élections législatives, où le groupe parlementaire du Front de gauche (FG) et de certains députés ultramarins sera menacé en juin prochain. D'autant plus que c'est Laurent qui a fait cette proposition de ralliement, qu'il préfère à celle d'une candidature communiste à proprement parler. Mais n'est-ce pas également un brin machiavélique de la part du meneur du PCF, afin de se dédouaner en cas de refus des cadres du parti, diront certains esprits (tordus)? La question peut se poser, vu les relations entre le PC et le PG, les deux principales composantes du FG, depuis 2012.
En tout cas, le sentiment qu'il y a une rancune tenace à l'égard de Mélenchon n'est pas à exclure; vu comment il a pris tout le monde de vitesse, surtout le PC, avec sa candidature dès février dernier. Le cofondateur du PG n'a pas encore les 500 parrainages d'élus qui sont nécessaires pour être officiellement candidat à la présidentielle. Or, le temps file et le PC joue la montre car il est en mesure de fournir à l'ancien socialiste les parrainages qui semblent lui manquer. Du côté du Colonel Fabien, ça soupèse les possibilités d'accords électoraux, notamment avec l'aile gauche du Parti socialiste (PS), dont le PC est devenu avec le temps la cinquième roue du carrosse, après avoir été phagocyté par un PS dominé par François Mitterrand dans les années 1970 et 1980, puis par la chute de l'URSS en 1991.
Un immense gâchis
En regardant ce spectacle, il y a de quoi dégoûter certains citoyens de la vie politique. Ce qui rend cette dernière encore plus vulnérable, à l'heure où le militantisme chute de manière flagrante en France et que les dirigeants des partis tiennent à leur place, tuant dans l'œuf toute progéniture renouvelant la classe politique dans son ensemble. Dans le cas de la gauche radicale, partiellement rassemblée au sein du Front de gauche, c'est même le sentiment d'un immense gâchis qui prédomine, où les intérêts de chaque parti membre de la coalition, et de son leader, l'emportent sur le travail collectif et l'aspiration à vouloir émanciper les citoyens, en particulier le prolétariat, quelle que soit la couleur de peau ou les origines.
Pourtant, un des objectifs du FG, i.e, devenir la première force de gauche en France, pourrait prendre forme durant la présidentielle, vu les intentions de vote en faveur de Mélenchon d'une part; et d'autre part, le PS qui est tiraillé dans ses contradictions depuis qu'il est au pouvoir. Ce qui irrite encore plus certains citoyens politisés au sujet de l'ambiguïté des relations entre Colonel Fabien et Solférino, avec l'idée d'un manque d'intransigeance de la part du PC envers le PS.
Toujours est-il que ce seront les militants communistes qui auront le dernier mot, en principe, en confirmant la décision ou pas, à la fin du mois.
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Les cadres du PCF refusent de soutenir la candidature de Mélenchon
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