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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Démonstration de force de la part des Insoumis

Publié par JoSeseSeko sur 24 Septembre 2017, 10:06am

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Manifestation, #Loi Travail, #Lutte des classes, #FI, #Mélenchon, #République, #Socialisme, #Capitalisme, #Code du travail

Photos: JoSeseSeko
Photos: JoSeseSeko

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En attirant plusieurs dizaines de milliers de personnes entre Bastille et République, la France insoumise entend bien incarner le versant politique de l'opposition aux ordonnances signées par le président Emmanuel Macron, envers le code du travail.

"La bataille n'est pas finie. Elle commence!" C'est ce que tonne Jean-Luc Mélenchon, durant son discours qui fait suite à la manifestation menée à l'initiative de son mouvement, la France insoumise (FI), samedi 23 septembre. Cette marche contre "le Coup d'État social" qui serait organisé par le Président Emmanuel Macron, avec ses ordonnances visant le code du travail, afin de se faire bien voir des partenaires européens, a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes sur Paris. Bien entendu, il y a divergence entre les 30.000 manifestants selon la police et les 150.000 annoncés par les organisateurs, mais il est clair que la place de la République était noire de monde, correspondant à un coup réussi de la part de la FI et de son leader. En tout cas, c'est bien plus nombreux que le cortège syndical parisien du 21 septembre.

Un accent dégagiste

La tonalité de la marche et du discours de Mélenchon se veut clairement en lutte contre la logique capitaliste, à la sauce (néo-)libérale qu'incarne Macron, ainsi que plusieurs personnalités ayant droit de cité dans des mass media qui simplifient à l'extrême les idées, les pensées, afin de ne pas laisser de temps à la réflexion. Surtout si elle est critique. D'où un accent dégagiste exprimé parmi les manifestants, passablement échaudés par les propos du président, considérant que les opposants à ses ordonnances sont "fainéants, cyniques, extrêmes" ou que la "démocratie ne se fait pas dans la rue". De la part de Macron, ce genre d'invective est habituel chez ce multirécidiviste, et pas seulement envers la classe ouvrière. Un homme qui a été porté au pouvoir par les bien-pensants, même si son élection est étriquée, en raison de l'abstention et de la présence de Marine Le Pen au second tour. Donc, pas de quoi estimer que la France ait une certaine grandeur démocratique à l'heure actuelle.

Défendre l'ordre social républicain

Dans son discours tenu place de la République, Mélenchon se pose, avec ses camarades insoumis élus à l'Assemblée nationale, comme un défenseur de "l'ordre social républicain", dans la mesure où l'inversion de la hiérarchie des normes fait que la loi n'est plus prioritaire dans les relations au travail et que les accords au sein d'une branche ou au sein d'une entreprise seront considérés comme force de loi, même si cela devait se révéler moins favorable pour les travailleurs que la loi elle-même. Ce qui, au yeux du député des Bouches-du-Rhône est une incitation à pratiquer le dumping social alors que la loi est censée être la même pour tous, quels qu'ils soient. Surtout si la loi est issue de l'expression démocratique à travers le parlement. Ce qui incite Mélenchon à arguer que le capitalisme actuel "est le premier ennemi de la démocratie" et qu'il "est le pire adversaire autoritaire du peuple".

Mais en utilisant le terme d'ordre social "républicain", Mélenchon prend le risque de froisser pas mal de personnes au sein de la gauche radicale, qui restent critiques sur son virage populiste, sachant que le terme populisme est très débattu pour en donner un sens précis. Associer à la fois l'ordre social et la République, ça peut être vu comme contradictoire car l'ordre social renvoie à une verticalité des structures et une forte potentialité à la répression de la part de la classe dominante sur la classe dominée; tandis que la République, telle que l'entend Mélenchon, semble avoir la même définition qu'en donnait Jean Jaurès en son temps, c'est-à-dire que la République serait indissociable du socialisme. Mais d'autres, notamment du côté de l'extrême-gauche, des anarchistes, peuvent estimer que Mélenchon suit une pente conservatrice car la République, dans sa pratique historique, a défendu un ordre social inégalitaire, conservateur et volontairement répressif envers le prolétariat. Du coup, ça peut expliquer combien des anarchistes, venus dans le cortège de tête, ont eu des explications chaudes avec certains insoumis car la FI exalte certains symboles, tels le drapeau tricolore, au nom du tournant républicain de la Révolution française (1792). Mais ce même drapeau est aussi le symbole de la répression contre la Commune de Paris en 1871, menée par Adolphe Thiers, défenseur d'une République "conservatrice", où l'ordre social existant doit être maintenu coûte que coûte.

Toujours est-il que l'opposition aux ordonnances ne lâche pas le morceau.

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