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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Le fiasco project olympien

Publié par JoSeseSeko sur 25 Mai 2019, 10:05am

Catégories : #Sport, #Football, #Ligue 1, #OM, #Économie, #Transferts, #McCourt, #Eyraud, #Garcia, #Zubizarreta, #Supporters

Photo: Twitter

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Au bout d'une saison frustrante et avec non-qualification pour une compétition européenne, l'Olympique de Marseille version McCourt devra revoir sa copie et ce n'est pas le départ de l'entraîneur Rudi Garcia qui calmera les esprits des supporters.

La ligue 1 2018-2019 tire les rideaux. Comme d'habitude - hélas -, le Paris Saint-Germain (PSG) écrase le reste de la Ligue 1, avec le trio Neymar-Edinson Cavani et Kylian Mbappé, même si la fin de saison du PSG se termine en eau de boudin, signe que la nouvelle humiliation en 1/8emes de finale de Ligue des champions face à Manchester United a réveillé des carences mentales. Le Lille olympique sporting club (Losc), étonnant deuxième alors que la saison précédente, il faillit descendre en Ligue 2, tandis que l'Association sportive de Monaco a connu une trajectoire inverse et l'Olympique lyonnais (OL) complète le podium. Ce qui signifie que l'Olympique de Marseille (OM) a une nouvelle fois échoué à atteindre le podium du championnat alors que c'était clairement son objectif en début de saison.

Direction dehors?!

Cet échec supplémentaire pour cet OM version Frank McCourt est imputable à l'ensemble des strates du club. En premier lieu la direction. À savoir le triumvirat Jacques-Henri Eyraud (président)-Andoni Zubizarreta (directeur sportif)-Rudi Garcia (entraîneur). C'est Garcia qui en fait le premier les frais puisque cette 38e journée de championnat marquait son dernier match sur le banc de l'OM. Une victoire 1-0 contre Montpellier qui permet aux phocéens de terminer cinquièmes, derrière l'Association sportive de Saint-Étienne (ASSE). Contrairement à la saison dernière, où l'espoir de la Ligue des champions se maintint jusqu'au bout, doublé d'un parcours européen honorable avec la finale de la Ligue Europa, perdue contre l'Atlético Madrid, cette saison est un contraste saisissant et honteux pour l'OM. Et Garcia en est pleinement responsable car incapable d'aligner un 11 type constant tout au long de la saison, se cachant derrière des méformes de joueurs et surtout l'arbitrage pour masquer ses erreurs - absence de fond de jeu par exemple -, il a exaspéré les supporters et était le fusible tout trouvé. Sans oublier le fait que depuis qu'il entraînait l'OM, les humiliations contre le PSG, l'AS Monaco (sauf cette saison) et l'OL se sont multipliées, signe qu'il n'arrive pas à motiver ses joueurs lors des grands matchs. En tout cas, il a annoncé son départ, mercredi 22 mai, histoire de soulager les esprits.

Mais ce gâchis est lié à Eyraud. Le président du club a affiché un soutien borné et aveugle à Garcia, au point d'affirmer que s'il avait à refaire la prolongation de Garcia jusqu'en 2021 comme il l'eût fait en octobre dernier, il l'aurait refait. Pas besoin d'avoir fait Harvard - comme Eyraud - pour comprendre que c'est idiot, crétin, con ou tout autre qualificatif grossier de prolonger le contrat d'un entraîneur en pleine saison et qu'il valait mieux attendre la fin de la saison pour se positionner. Eyraud devrait apprendre de Jean-Michel Aulas, président de l'OL, sur ce point, tant ce dernier a attendu avant de décider de ne pas garder Bruno Génésio comme entraîneur la saison prochaine pour le mettre sous pression dans l'objectif - réussi - d'amener l'OL sur le podium. Sans compter une communication désastreuse d'Eyraud, comme cette interview pour Le Dauphiné fin mars annonçant un prochain cycle, alors que l'OM était encore en lutte pour le podium (cf liens n°1, n°2, n°3). Ensuite, la politique d'Eyraud envers les supporters ultras illustre un mépris de classe car il se montre prompt à vouloir sanctionner les groupes ultras avant même les instances du foot français, ou à accroitre les tarifs des abonnements en virage, tout comme les abonnements dans les tribunes, histoire de réduire à terme la présence de supporters prolétaires passionnés et critiques au profit de footix issus de la classe moyenne ou de la bourgeoisie, plus dociles. Par conséquent, l'idée que McCourt laisserait encore Eyraud à la présidence du club n'est pas rassurante du tout pour l'avenir et donnera l'occasion aux anti-OM primaires, voire primitifs de rire d'un OM qui ne fait pas rire ses supporters.

Enfin, Zubizarreta semble passer entre les gouttes tant il est plus en retrait. Mais justement, il a été trop en retrait et n'a pas su imposer ses prérogatives en matière de politique de recrutement, Eyraud donnant trop de pouvoir à Garcia d'ailleurs et Garcia rejetant les propositions émises par Zubizarreta. Il est clair que si le projet de McCourt aurait encore du sens, il faudrait alors renforcer le rôle du directeur sportif; ce qui signifie qu'il ne doit pas se planter. Puis Zubizarreta a été mis à ce poste par rapport à la formation, sachant que l'OM a un retard considérable du côté de son centre de formation. Et les présences de Boubacar Kamara et de Maxime Lopez dans l'équipe première servent d'arbres qui cachent une forêt fort peu dense, comme le souligne l'Équipe dans son édition du 24 mai, en dépit des efforts de rattrapage entrepris ces deux dernières années.

Refonte de l'effectif

En-dehors de la direction, les joueurs sont aussi en cause dans cet échec patent. En premier lieu, des cadres tels Dimitri Payet, Adil Rami, Steve Mandanda, Kevin Strootman et dans une moindre Luiz Gustavo et Florian Thauvin. Ces deux derniers ont droit à un peu plus d'honneurs car ils n'ont pas tellement flanché. Gustavo, milieu de terrain de grande classe, a été poussé à dépanner régulièrement en défense centrale, où il était moins en verve et ne pouvait pas supporter cette situation, le faisant savoir à Garcia qui, en réponse, le mit sur le banc durant plusieurs semaines. Quant à Thauvin, s'il reste l'élément offensif numéro 1 sur l'ensemble de la saison (16 buts marqués), il était clairement moins décisif dans la seconde moitié de saison, notamment en raison de l'importance prise par Mario Balotelli, arrivé au mercato d'hiver et auteur d'une demi-saison mi-figue mi-raison entre sa forte présence offensive (8 buts) et sa faible implication défensive. Et ce nouvel échec devrait l'inciter à partir. En tout cas, ses propos lors de la défaite à Bordeaux ont résonné comme une volonté de quitter l'OM pour jouer de nouveau la Ligue des champions et rester sélectionnable pour l'équipe de France. Ce qui est compréhensible, en fait.

En clair, une refonte de l'effectif est à prévoir, dans un contexte de non-qualification à une compétition européenne (Ligue des champions, Ligue Europa), poussant à une politique d'austérité digne de la fin de l'ère Louis-Dreyfus. Certains joueurs arrivent à la fin de leur juteux contrat - Rolando, Ayem Abdennour, Thomas Huboçan - et d'autres sont espérés être vendus au plus offrant - Thauvin, Gustavo, Strootman, Rami, Payet, Morgan Sanson -. Mais pas trop non plus, et encore moins les minots Kamara et Lopez car ce serait une contradiction avec le discours de la direction sur l'importance du centre de formation pour alimenter l'équipe première en joueurs de qualité. Seulement, le déficit du club, autour de 80 millions d'euros l'an dernier, va être aggravé si des transferts ne se font pas ou si McCourt n'intervient pas pour éponger - sans oublier que le départ de Garcia et de membres du staff olympien coûterait à l'OM une fourchette comprise en 10 et 15 millions d'euros - car l'OM est sur les tablettes du fair-play financier, avec menaces d'amendes, voire d'interdictions de recrutement.

Un coach bâtisseur

En conséquence, la première question urgente à régler est: quel coach pour l'OM? En tout cas, le profil doit être déterminé par Zubizarreta, histoire qu'il y ait osmose par la suite. Et vu l'état d'esprit du directeur sportif, ça veut dire qu'il faudrait un bâtisseur, adepte d'un jeu offensif qui respecte la devise du club "Droit au but", dont le charisme, l'autorité ne peuvent être remis en cause face aux egos des joueurs et qui ne serait pas frileux à lancer des minots dans le grand bain de la Ligue 1. Autant dire qu'il n'y a pas grand monde qui peut correspondre. J'ai lu le nom de Claude Puel circuler, ces derniers temps, et l'intérêt que la direction lui porterait. Si c'est le cas, c'est une déclaration de guerre car Puel est un anti-OM primaire (ou primitif) notoire, qui ne s'en est jamais caché du reste.

D'autres profils existent, encore heureux! Avec leurs problématiques. Les noms de Laurent Blanc, Gabriel Heinze, Sergio Conceição, André Villas-Boas ou Rafael Benitez sont cités dans la presse. Perso, je serais tenté par Heinze car il a l'avantage - tout comme Blanc -, d'avoir été un ancien joueur de l'OM et d'être très apprécié des supporters pour sa grinta et son style d'entraîneur offensif faisant confiance aux jeunes, avec l'équipe de Vélez Sarsfield, en Argentine, s'inscrivant dans la lignée de Marcelo Bielsa, dont le passage sur le banc de l'OM a marqué les esprits. Cependant, ce serait sa première expérience comme entraîneur d'un club européen et c'est très risqué pour lui de commencer par un club comme Marseille. Pour Blanc, son passé d'entraîneur du PSG ne plaide pas en sa faveur auprès de nombreux supporters phocéens, sa réelle compétence est en doute car le travail quotidien était surtout assuré par Jean-Louis Gasset, son adjoint à l'époque, puis les conditions salariales n'étant pas les mêmes, il faudrait qu'il accepte un moindre salaire pour revendiquer le banc de l'OM. Conceição entraîne le FC Porto et il serait étonnant qu'il quitte le club portugais pour retenter une expérience française, après celle du FC Nantes lors de la saison 2016-2017. Villas-Boas, considéré comme un entraîneur surcoté vu ses relatifs échecs à Chelsea ou au Zénith Saint-Pétersbourg succédant à un début réussi à Porto, serait très gourmand au niveau salarial et reste à savoir s'il a un côté bâtisseur, sachant qu'il aurait la cote du côté de Zubizarreta. Enfin, Benitez, dont le palmarès en tant qu'entraîneur est le plus prestigieux de ceux cités (1 Ligue des champions, 1 Ligue Europa notamment) accepterait-il d'aller dans un club non-qualifié pour une coupe européenne? À voir.

En tout cas, le choix du futur entraîneur ne doit absolument pas traîner et de ce choix peut dépendre le reste de consistance ou les dernières illusions du "OM champions project".

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