À la suite d'un article de Mediapart relatant des dîners de "grand standing" organisés entre 2017 et 2018, François de Rugy, à l'époque président de l'Assemblée nationale et actuel ministre de la Transition écologique, se trouve dans une situation délicate, montrant une nouvelle fois la déconnexion entre une partie de la classe politique, vivant à grand frais, et des citoyen(ne)s appelé(e)s à se serrer la ceinture.
Partira, partira pas? C'est la question qui se pose depuis plus de 24h envers François de Rugy, après la publication d'un article de Mediapart sur la tenue de plusieurs dîners privés aux frais de la République organisés par l'épouse de l'actuel ministre de la Transition écologique, du temps où ce dernier était président de l'Assemblée nationale (2017-2018). Ces dîners, qui comptaient 10 à 30 invités, proches du couple de Rugy, mobilisaient le personnel de l'Hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée nationale, mais certains invités affirment que c'était loin d'être si somptueux, si champêtre que ce que décrit Mediapart (cf liens n°1, n°2). De quoi se dire que de Rugy, dont la famille avait été anoblie sous le règne de Louis XVI, montre combien le "nouveau monde", défendu à corps et à cris par Emmanuel Macron, n'est pas différent de l'ancien monde et que l'ancien député écologiste est en totale contradiction avec ce qu'il pût affirmer par le passé (cf vidéo ci-dessous).
Par ricochet, Nicole Klein, directrice de cabinet du ministre de Rugy, est aussi sur la sellette car Mediapart a révélé que l'ancienne préfète de Loire-Atlantique, offensive contre les Zadistes de Notre-Dame-des-Landes, occupait depuis 2001 un logement social à Paris et que depuis 2006, elle n'y habite plus, en raison de diverses missions et que pour cette raison, elle n'a pas eu le temps d'effectuer des démarches pour trouver un autre logement.
Donneurs de leçons
Cette affaire illustre, une fois de plus, combien certain(e)s politicien(ne)s - ne généralisons pas tout! - jouent les donneurs de leçons qu'ils n'ont pas apprises de toute façon, notamment quand ils sont ou ont été dans les cercles de pouvoir. On peut penser à l'affaire Fillon, durant l'élection présidentielle de 2017, qui a fracassé l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy par exemple. Mais avec ce pouvoir actuel, menant une politique de classe et dont l'aveuglement idéologique - capitalisme libéral-conservateur, productiviste, répressif - est patent, il est notable de voir des affaires politico-judiciaires concerner des partisan(e)s de Macron. Que ce soit Richard Ferrand, François Bayrou, Laura Flessel, Agnès Buzin, Muriel Pénicaud, Françoise Nyssen et bien entendu, Alexandre Benalla, la moralisation de la vie publique prônée par le pouvoir à son arrivée en 2017 fait rire jaune aujourd'hui (cf lien n°3).
En tout cas, ça n'empêche pas ces politicien(ne)s d'exiger aux citoyen(ne)s lambda que ça se sert la ceinture, avec le célèbre exemple de la réduction des aides personnalisées au logement en 2017 ou une baisse de l'indemnité chômage proposée en juin dernier. Car c'est bien connu pour ces serviteurs du Capital, ce sont les "salauds de pauvres" qui dégradent la situation des finances publiques dans l'Hexagone.
Il n'empêche, il est encore une fois notable de souligner l'utilité de la presse pour ce genre d'histoire. Or, ces derniers temps, le pouvoir joue avec le feu autoritariste pour museler une "presse qui dérange". La tentative de perquisition chez Mediapart en février dernier, par rapport à l'affaire Benalla, les gardes à vues de Gaspard Glanz et Taha Bouafs, reporters couvrant les mouvements sociaux en tout genre, des convocations de journalistes de Disclose sur l'utilisation au Yémen d'armes françaises vendues à l'Arabie Saoudite, ou encore la menace d'une révision de la loi de 1881 sur la liberté de la presse pour inscrire l'injure et la diffamation, qui sont des délits de presse, dans le droit commun (cf lien n°4), montrent combien la liberté de presse est fragile, remise en question, y compris avec la concentration de journaux dans les mains de quelques affairistes qui tiennent ainsi un levier d'opinion important.
Et comme au sujet de la classe politique, le monde journalistique n'est pas uniquement rempli de "chiens de garde" d'une pensée dominante et que les journalistes de terrain seraient forcément des privilégié(e)s. Bien des journalistes qui aiment passionnément leur métier et le font loyalement, peinent à en vivre dignement, tout comme les ouvriers d'usine ou les employé(e)s de bureaux, de boutiques. En tout cas, il en ressort que des luttes seront nécessaires pour renverser la donne et émanciper des esprits maintenus sous l'eau, pour mieux les noyer dans l'océan de la résignation.
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