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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Il y a les bons et les mauvais naufragés

Publié par JoSeseSeko sur 23 Juin 2023, 15:45pm

Catégories : #Fait Divers, #Médias, #Presse, #Racisme, #Lutte des classes, #Climat, #Écologie

Il y a les bons et les mauvais naufragés

L'issue funeste du plan de sauvetage du sous-marin Titan, avec 5 morts, et le traitement médiatique fait sur cette histoire contraste avec le silence mortel autour du naufrage d'un bateau de réfugiés et des 750 morts. Une illustration du racisme institutionnel, dans un contexte de méfiance entre les pays du Nord et les pays du Sud.

"Tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d'autres". Cette phrase de l'écrivain britannique George Orwell sied à la situation présente, autour de l'abattage médiatique autour du sous-marin Titan, où se trouvaient cinq personnes qui souhaitaient explorer au fond de l'Océan Atlantique l'épave du paquebot Titanic, qui avait sombré dans la nuit du 14 avril 1912 et suscité diverses choses, dont plusieurs films - y compris chez les nazis comme le rappelle l'historien-youtubeur Histony -. Les moyens mis en œuvre par les autorités maritimes (États-Unis, Canada, France via l'île de Saint-Pierre-et-Miquelon) ont été colossaux pour retrouver le sous-marin et les cinq personnes, des touristes majoritairement blancs, ayant un capital financier imposant, qui s'y trouvaient et qui avaient, pour certains, une expérience de ce genre de mission (cf lien n°1). En vain car il fallut finalement constater, ce vendredi 23 juin, que le submersible a implosé et fait office d'épave supplémentaire auprès de celle du Titanic. Ce qui va mener à une enquête sur les conditions du drame et des critiques (cf lien n°2).

Naufrage de masse

À côté, le naufrage d'un chalutier au large des côtes grecques, le 14 juin, a eu un écho médiatique bien moindre pour un bien plus macabre. Officiellement, 78 morts ont été recensés par les autorités grecques. Mais comme le chalutier aurait compté 750 personnes à bord et qu'une centaine de rescapés ont pu survivre, il manque plusieurs centaines de disparus. Ce qui fait qu'il faut envisager qu'il y ait plus de 600 morts au final, dans l'un des naufrages les plus meurtriers dans la mer Méditerranée (cf lien n°3).

D'ailleurs, comment se fait-il que les gardes-côtes grecs n'aient pas pu sauver un maximum de personnes alors que la situation du navire était connue des services maritimes? C'est une question qui se pose avec des témoignages de rescapés soulignant une attitude curieuse des gardes-côtes, comme s'ils ne voulaient pas porter assistance à des personnes en danger (cf lien n°4). Peut-être parce que les personnes à bord étaient des non-blancs, pauvres, en provenance notamment du Pakistan, pays subissant de plus en plus les effets délétères du réchauffement climatique, allez savoir...

Dans le même bateau

La superposition de ces deux drames et de leur traitement médiatique permet plusieurs lectures. La première est que la compassion prédomine sur un drame touchant un petit nombre de personnes riches, domiciliées dans les pays du Nord - au sens économique du terme, je précise -. La seconde est que l'indifférence ("haine doublée du mensonge") est monnaie courante quand il s'agit de drame touchant un grand nombre de personnes pauvres, originaires des pays du Sud et tentant de pouvoir avoir un cadre de vie plus digne en allant dans le Nord en tant que réfugiés climatiques.

Et cela fait écho au sommet entre pays du Nord et pays du Sud pour le financement de la lutte contre le réchauffement climatique, qui se termine ce 23 juin à Paris. Les pays du Nord ayant l'occasion de se racheter auprès des pays du Sud sur leur non-respect des engagements financiers pris dans la lutte contre le réchauffement climatique et annonçant une série de mesures concernant la finance internationale, y compris l'idée d'une taxation internationale soutenue par le président français Emmanuel Macron. Un comportement prévisible car il s'agit juste d'une hypocrisie de la part des pays du Nord qui veulent se donner bonne conscience pour fuir les conséquences du réchauffement climatique qui tend quand même à les rattraper. Ce qui ne peut que renforcer l'exigence d'un règlement plus élevé de la dette qu'ont les pays du Nord face aux pays du Sud, comme le souligne le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, rappelant que les pays "qui ont réellement pollué la planète pendant les 200 dernières années sont ceux qui ont fait la révolution industrielle" (cf lien n°5).

Bref, on est dans le même bateau, mais des officiers ivres d'accumulation (capital) nous mènent vers un naufrage collectif, si on ne remet pas en question leur autorité qui est tout sauf naturelle.

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