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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Hoche, un des héros de la France révolutionnaire

Publié par JoSeseSeko sur 19 Septembre 2017, 13:15pm

Catégories : #Histoire, #Révolution Française, #Directoire, #An V, #Hoche, #1ère Coalition

Hoche, un des héros de la France révolutionnaire

L'annonce de la mort du général Lazare Hoche, il y a 220 ans, laissa une grande peine dans l'armée française, en raison de l'influence de ce général alors âgé de 29 ans, ayant tenu un rôle décisif dans plusieurs batailles de l'armée révolutionnaire.

Au moment où la France révolutionnaire est en passe de gagner la guerre contre la 1ère Coalition, elle perdit un de ses plus brillants généraux. En l'occurrence, Lazare Hoche. Le général en chef de l'armée de Sambre-et-Meuse mourut de la tuberculose du côté de Wetzlar, en Allemagne, le 19 septembre 1797, à l'âge de 29 ans. Une courte vie pleine de rebondissements, liée au tourbillon révolutionnaire ayant emporté tant d'autres compagnons d'armes tels François Séverin Marceau par exemple.

Du soldat au général en Alsace

Né en 1768 à Versailles, Hoche, fils d'un palefrenier à la vénerie du roi, était attiré par l'institution militaire et en 1784, à 16 ans, il s'engage comme soldat au sein des gardes-françaises, tout en étant autodidacte en matière d'éducation car il fut orphelin à l'âge de 14 ans et fut soutenu dans sa démarche par une tante. Et comme d'autres futurs généraux de la Révolution (Marceau, Napoléon Bonaparte, Jean-Victor Moreau, Jean Lannes, etc.), ses origines sociales ne laissaient guère présager un avancement important dans la hiérarchie militaire. Mais avec la Révolution, les choses se mirent en mouvement. Caporal dans un régiment de grenadiers en mai 1789, il fut nommé sergent dans la garde nationale de Paris en septembre 1789, après la dissolution de son ancien régiment, et put prendre ainsi part aux journées d'octobre 1789, où les parisiennes allèrent à Versailles chercher "le boulanger, la boulangère et le petit mitron". À partir de la déclaration de guerre à l'Autriche, en 1792, Hoche connait un grand avancement, du fait que beaucoup de cadres avaient déserté l'armée en raison de leurs origines nobles et se rangeaient du côté de la contre-révolution. Du coup, à l'automne 1792, Hoche devint capitaine dans l'armée des Ardennes, du côté de Thionville, et combat sur la frontière Nord avec le siège de Namur fin 1792 puis la bataille de Neerwinden en mars 1793, où il fut blessé et assista à la trahison du général en chef François Dumouriez. Après un séjour en prison pour avoir défendu le général Alexis Le Veneur, il fut envoyé par le Comité de Salut public à Dunkerque, en qualité de chef d'état-major du général Joseph Souham, se chargeant de préparer les défenses de la ville face au siège de l'armée anglaise de Frederick, duc d'York et d'Albany, fils cadet du roi George III. En pratiquant la terre brûlée et de multiples sorties, Hoche compliqua la tâche des Anglais, par la suite vaincus par les troupes du général Jean Houchard à Hondschoote, le 8 septembre 1793. En récompense, le ministère de la Guerre le nomma général de brigade puis un mois après, fin octobre 1793, Hoche fut nommé général de division et placé à la tête de l'armée de Moselle, chargée de faire reculer les Austro-prussiens qui assiégeaient la forteresse de Landau.

Les débuts de Hoche à la tête de l'armée de Moselle ne furent pas heureux, avec notamment une défaite à Kaiserslautern face aux troupes du duc de Brunswick, qui connaissaient mieux le terrain et étaient plus aguerries que les siennes. Sans compter une série de mésententes avec l'armée du Rhin du général Jean-Charles Pichegru et des représentants en mission Louis-Antoine de Saint-Just et Philippe Le Bas, pouvant potentiellement lui faire risquer l'envoi à la guillotine, comme l'eut connu Houchard, à qui le Comité de Salut public reprocha de ne pas avoir écrasé les Anglais à Hondschoote. Néanmoins, fin décembre 1793 (nivôse an II), Hoche rétablit la situation en battant les Autrichiens à Woerth puis surtout à Wissembourg, en ayant le commandement de l'armée du Rhin en plus de l'armée de Moselle. Cette dernière victoire libéra l'Alsace de la présence des Austro-prussiens, supprimant tout risque d'invasion de la France par l'Est et de chute de la forteresse de Landau.

Arrestation sous la Terreur

Après cette victoire, Hoche fut maintenu à la tête de la seule armée de Moselle, mais fin mars 1794, il fut arrêté et emprisonné à Paris. L'une des raisons évoquées est que Hoche fut membre du club des Cordeliers, dont le leader fut Georges Danton, et cette arrestation tomba en pleine lutte des factions, où le Comité de Salut public chercha à envoyer Danton à la guillotine, craignant son influence au sein de la Convention. En complément, certaines sources indiquent que Saint-Just aurait gardé une certaine animosité envers Hoche après les mésententes sur le front de l'Est, sachant qu'ils ont un an d'écart. Cela étant, d'autres documents indiquent que Saint-Just, ainsi que Le Bas, voulurent éviter l'arrestation de Hoche après sa défaite à Kaiserslautern, contrairement à Lazare Carnot. Ce dernier céda aux recommandations de ses collègues, attendant de prendre sa revanche plus tard, en signant le décret d'arrestation contre Hoche. À partir de là, le général passa quatre mois en prison, pouvant craindre un passage devant le tribunal révolutionnaire et un envoi devant la guillotine. Mais le 9 thermidor an II et la chute de Maximilien Robespierre lui permirent d'éviter ce sort et il fut libéré quelques jours plus tard, accueilli par le député Théophile Berlier, qui avait été en mission à Dunkerque l'année précédente et connaissait bien la valeur du général.

Pacification de l'Ouest

De nouveau libre, Hoche fut vite envoyé sur un nouveau front, en l'occurrence celui de l'Ouest, avec pour mission de pacifier la Normandie, la Bretagne et la Vendée, en ébullition depuis 1793, malgré les victoires républicaines comme à Savenay, fin décembre 1793. Pour mener à bien cette mission, Hoche put avoir la fusion des armées des côtes de Cherbourg, des côtes de Brest puis des côtes de l'Océan avec l'armée de l'Ouest, ce que des prédécesseurs comme le général Thomas-Alexandre Dumas réclamaient depuis longtemps. Bien qu'ayant signé un traité de paix avec le vendéen François Athanas Charette, puis avec des officiers chouans, Hoche dut combattre car ces derniers préparaient un débarquement royaliste et anglais à Quiberon. La bataille qui s'en suivit, le 21 juillet 1795, fut une grande victoire pour les troupes républicaines face aux chouans, même si certains d'entre eux, comme Georges Cadoudal, continuèrent la lutte contre la République dans les semaines qui suivirent. Néanmoins, Hoche arriva à pacifier totalement l'Ouest de la France, à travers l'arrestation et l'exécution de Charette à Nantes, en mars 1796, et la démilitarisation de l'Anjou en juillet 1796.

Dernières opérations

Suite à cette pacification de l'Ouest, le Directoire le chargea de mener une armée chargée de partir en Irlande, pour provoquer un soulèvement sur l'île, sous domination anglaise. Par conséquent, Hoche et 15.000 soldats furent envoyés à Brest, pour organiser les préparatifs de l'expédition avec la flotte de l'Atlantique commandée par l'amiral Louis-Thomas Villaret de Joyeuse. Problème, la marine républicaine avait davantage souffert des défections des cadres nobles que l'armée de terre durant la Révolution et hormis la semi-victoire française lors du 1er juin 1794, la flotte se faisait constamment battre par la Royal Navy, bien plus disciplinée et surtout bien plus expérimentée dans les conditions de haute mer. En outre, Hoche ne s'entendait pas avec Villaret de Joyeuse et demanda son remplacement. Hoche voulait le contre-amiral Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville mais le ministre de la Marine, Laurent Truguet, aurait gardé une rancœur contre Latouche-Tréville suite à l'échec de l'expédition de la Sardaigne fin décembre 1792 et envoya à la place l'amiral Justin-Bonaventure Morard de Galles prendre la tête de la flotte. Après plusieurs mois de retard, l'expédition partit de Brest le 15 décembre 1796 en direction de l'Irlande, sous une météo hivernale et dangereuse pour les forces françaises, tandis que la flotte anglaise se permit d'observer la situation tout en ayant protégé la majorité de ses navires dans ses ports, vu les conditions météo. Bien que certains navires eurent atteint les côtes irlandaises fin décembre 1796, d'autres s'étaient perdus en mer et finalement, l'ordre de retour à Brest fut donné, signe d'un nouvel échec pour la marine républicaine.

À la suite de cet échec dont il s'en tira indemne, par chance, Hoche fut muté à la tête de l'armée de Sambre-et-Meuse, avec pour mission de déstabiliser l'Autriche sur le font allemand. Au mois d'avril 1797, Hoche enchaîna les victoires sur les autrichiens, envisageant de piquer sur le sud de l'Allemagne, le long de la rive droite du Rhin, quand l'annonce des préliminaires de paix de Leoben, organisés par Bonaparte après ses victoires en Italie, lui furent parvenus. En juillet 1797, il fut brièvement nommé ministre de la Guerre et demeura sur Paris pour surveiller les royalistes devenus majoritaires dans les assemblées, préparant ainsi le Coup d'État de Fructidor que mènera le général Charles Augereau. Mais suite à des accusations, Hoche repartit en Allemagne et une fois arrivé, la maladie le frappa subitement en septembre 1797.

Beaucoup de personnalités, comme le poète Marie-Joseph Chénier, lui rendirent hommage, célébrant un des généraux les plus valeureux de la Révolution, notamment pour avoir été décisif sur le front alsacien en 1793 et en repoussant les Chouans à Quiberon en 1795. Peut-être qu'il aurait pu faire partie des "sabres" potentiels pour le Coup d'État du 18 brumaire an VIII. Mais avec des "si", l'histoire aurait été refaite depuis longtemps.

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