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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Tirs de barrage sur Mélenchon

Publié par JoSeseSeko sur 7 Juin 2021, 14:35pm

Catégories : #Politique, #Europe, #France, #Mélenchon, #FI, #Médias

Photo: Flickr/Valentin MAIO

Photo: Flickr/Valentin MAIO

Déclarant durant une interview audiovisuelle qu'il y aura "un grave incident" à la fin de la campagne présidentielle l'an prochain, le député de la France insoumise, lui-même candidat pour cette élection, a suscité de vives réactions dans la classe politique, obligeant ses camarades de la FI à venir au soutien. Des propos qui laissent pantois, s'appuyant pourtant sur du factuel.

"Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident, ou un meurtre". Ces propos sortent de la bouche de Jean-Luc Mélenchon, député de la France insoumise (FI) et candidat à l'élection présidentielle de 2022, dans les dernières minutes d'une interview accordée à France info et France inter, dimanche 6 juin; cette phrase marquant la fin - digressive - d'une réponse à une question sur la mobilisation sociale en cas de retour de la réforme des retraites et sur une candidature d'Emmanuel Macron pour se faire réélire (cf vidéo). De quoi susciter une vive polémique au sein de la classe politique française, où le pouvoir et l'extrême-droite, plus certains mass media, sonnent à l'unisson pour tirer à boulets rouges sur Mélenchon et sa sortie médiatique en l'accusant de complotisme, d'autant plus que le député des Bouches-du-Rhône a ajouté que "tout cela est écrit d'avance" (cf liens n°1, n°2). De quoi pousser les camarades de Mélenchon à aller au soutien et d'effacer tout ce qu'il a pu déclarer auparavant dans cette interview au sujet de la sécurité, de la politique internationale - notamment ce que mène le président états-unien Joe Biden -, etc (cf lien n°3).

Instrumentalisation de dernière minute?

De première abord, il y a de quoi se dire: mais quelle mouche lui a piqué? Et il y a de quoi penser que c'est complotiste, nauséabond, fumiste ou tout autre adjectif ne suintant pas une odeur de sainteté. Cependant, raconte-t-il des conneries? Dans sa réponse, Mélenchon s'est basé sur les attaques terroristes commises par Mohammed Merah en mars 2012, en pleine campagne présidentielle; puis sur l'attaque terroriste sur les Champs-Élysées le 20 avril 2017, trois jours avant le premier tour de la présidentielle, et que dans ces cas, cela permit à la droite et/ou l'extrême-droite d'instrumentaliser la campagne présidentielle pour mieux capter des électeurs et de cibler exclusivement les Français(es) de culture musulmane, selon Mélenchon.

Si les faits qu'il évoque sont établis, est-ce que cela signifie, pour autant, qu'ils peuvent être instrumentalisés à la dernière minute pour faire basculer une élection? Ce serait aller très vite en besogne, même si on pourrait citer l'attentat du 11 mars 2004 à Madrid, trois jours avant les élections générales qui virent la victoire surprise du Parti socialiste ouvrier espagnol contre le Parti populaire, alors au pouvoir, largement en tête selon les sondages, et qui avait accusé Euskadi ta Askatasuna, l'ETA, d'avoir organisé cet attentat pourtant revendiqué peu après par Al-Qaïda, en lien avec la participation de l'Espagne à la guerre en Irak. Mais ça ne doit pas dire qu'il se passera forcément quelque chose de grave l'an prochain et ce n'est pas à souhaiter car ce ne sera pas la gauche qui en tirera le bénéfice.

Traitement médiatique primordial

Toujours est-il que c'est le traitement médiatique qui influe sur le degré d'importance à accorder à tel ou tel événement. Et dans le contexte de tensions vives, suite aux dégâts de la crise sanitaire transformée en crise économique, doublé d'une surenchère au déploiement d'un racisme institutionnel qui est loin d'être limité dans son expression - d'ailleurs, l'antiracisme politique est davantage censuré sans que ça n'émeuve grand-monde car il serait vecteur de racisme (inversé), d'islamo-gauchisme complice du terrorisme -, le choix des thèmes avancés par les mass media en période électorale n'est pas sans conséquences. Privilégier la sécurité ou plutôt le sécuritarisme, l'autorité ou plutôt l'autoritarisme, jouer sur une vision ethniciste de la société française qui irait dans le déclin économique - sachant que racisme institutionnel et capitalisme vont de pair -, c'est ce qui ressort dans plusieurs mass media ces derniers temps.

Et forcément, le moindre événement qui pourrait relier à ces angles, plutôt que sur les fondements inégalitaires et mortifères du capitalisme, les constructions d'une alternative au capitalisme, du dépassement de ce dernier, pour une pacification pleine et entière des relations intérieures et extérieures, etc, sera prioritaire pour les mass media qui ont un intérêt (de classe, de pigmentation, de genre) à jouer une musique libérale-conservatrice en posant le couvercle sur la diffusion d'un air socialo-communiste pouvant inciter les citoyen(ne)s à penser autrement.

Après cette ouverture, peut-on dire que Mélenchon s'est tiré une balle dans le pied? Malgré sa défense et celle de ses camarades insoumis, c'est une tâche supplémentaire qu'il laisse depuis 2017. Déjà que celle de la perquisition à son domicile et au siège de la FI en octobre 2018, montrant son indignation et sa colère, était quand même pathétique. De quoi détourner des électeurs et électrices susceptibles de voter pour les idées qu'il souhaite représenter.

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