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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


La Nupes se soumet au racisme institutionnel made in France

Publié par JoSeseSeko sur 10 Mai 2022, 16:27pm

Catégories : #Politique, #Économie, #Europe, #France, #Élections, #NUPES, #FI, #PC, #PS, #EELV, #Bouhafs, #Racisme

Photo: Flickr/Antoine Stouls

Photo: Flickr/Antoine Stouls

L'annonce du retrait du journaliste Taha Bouhafs de sa candidature aux législatives dans la 14e circonscription, suite à une campagne politico-médiatique contre lui, l'alliance des forces de gauche prend du plomb dans l'aile, tant la défense d'un de ses candidats n'a pas été grande, illustrant le racisme institutionnel profond en France où une tête non-blanche n'a pas le droit à l'erreur.

"J'ai essayé, mais je n'y arrive plus". Ces mots concluent le communiqué du journaliste Taha Bouhafs, initialement investi par la coalition Nupes, regroupant la France insoumise (FI), le Parti communiste (PC), Europe Écologie les Verts (EELV) et le Parti socialiste (PS), renonçant à sa candidature aux législatives dans la 14e circonscription du Rhône, regroupant notamment la ville de Vénissieux, après une campagne politico-médiatique où il était la cible d'attaques de toutes parts, ce mardi 10 mai (cf lien n°1). Et ce, en raison notamment de sa condamnation en première instance - dont il a fait appel - pour injure publique à l'égard de la policière Linda Kebbab en la désignant comme "l'arabe de service", ou encore de son profil de journaliste non-blanc au parcours atypique, avec des accusations d'islamisme, de racisme, d'indigénisme, colportées par nombre d'adversaires. Ce qui appelle à le soutenir devant une telle cabale, sans pour autant nier que Taha Bouhafs est un journaliste perfectible, pour ne pas dire problématique, que ce soit par rapport à l'histoire de l'affaire de Tolbiac en avril 2018, que Taha Bouhafs avait suivie, et finalement des faux témoignages sur un SDF grièvement blessé; ou encore son influence au sein du Média, où selon le site Arrêt sur images, il aurait joué un rôle de premier plan dans l'éviction de la journaliste Elsa Margueritat du Média, avec des accusations de racisme en raison des proximités de cette dernière avec le journal Marianne (cf lien n°2). Eût-il mieux fait de se présenter de nouveau à Échirolles, dans la deuxième circonscription de l'Isère, comme en 2017? Une question qui restera sans réponse.

Coalition fragile

Toujours est-il que ce renoncement de candidature illustre le racisme institutionnel made in France, où certaines têtes doivent vite rentrer dans le rang en se soumettant à l'orthodoxie de la pensée pour pouvoir espérer bien se placer socialement, quitte à se renier complètement elles-mêmes - coucou Rachel Khan! -. Dans le cas contraire, rien ne sera pardonné. Et ce racisme institutionnel se met en pratique par l'union sacrée entre les paternalistes (droite, extrême-droite) et les fraternalistes (gauche, extrême-gauche). Et sur ce dernier cas, nombre de fraternalistes au PC, Fabien Roussel en tête, ont tiré à boulets rouges sur Bouhafs, espérant pouvoir récupérer l'investiture de la 14e circonscription du Rhône avec Michèle Picard, maire de Vénissieux, comme candidate, qui s'inscrit dans la lignée fraternaliste de l'ancien député de la circonscription André Gérin. De quoi se dire que les fraternalistes du PC, comme ailleurs à gauche, n'ont toujours pas lu Aimé Césaire, qui les dénonçait en son temps avec sa Lettre à Maurice Thorez, et qu'ils n'ont pas tiré de leçons alors que leur marginalisation est liée à leur suivisme de la pensée de droite, voire d'extrême-droite, sur la question du racisme. Puis, ce n'est pas comme si de l'autre côté de l'échiquier politique, certains candidats pro-Macron comme Jérôme Peyrat en Dordogne (condamnation pour violences conjugales), Thierry Solère dans les Hauts-de-Seine (affaires de corruption, abus de biens sociaux, détournement de fonds, fraude fiscale, emploi fictif, etc.) ou Nathalie Elimas dans le Val-d'Oise (affaire de harcèlement moral) ne traîneraient pas de plus grosses casseroles que Bouhafs.

Vu comment s'est parti, sachant que certain(e)s citoyen(ne)s, habitant dans les banlieues prolétariennes avec un prolétariat non-blanc important, observent et s'émeuvent de la faible proportion de candidat(e)s qui leur ressemblent dans les circonscriptions où ils vivent et où bien des parachutages sont orchestrés par les différents partis membres de la coalition (cf liens n°3, n°4), c'est un mauvais signal qui est envoyé à ces électeurs/électrices potentiel(le)s, montrant que les directions les partis les voient comme une vache à lait électorale, avec tout le mépris que cela sous-entend, et que si cette coalition arrivait au pouvoir, elle se mettrait en mode "courage fuyons" à la moindre polémique ou problématique. Bref, une certaine dose de lâcheté dont les électeurs et électrices banlieusard(e)s ne veulent plus supporter, quitte à s'abstenir. C'est ce qui pend au nez de la coalition Nupes vu la reculade autour de Taha Bouhafs, qui renforce de facto une absence de représentation politique proportionnelle à la multiplicité du prolétariat français - multiples pigmentations, multiples cultures - de nos jours.

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