Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

JoSeseSeko

JoSeseSeko

"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Un travail de longue haleine sous plusieurs angles

Publié par JoSeseSeko sur 21 Mai 2016, 13:02pm

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Nuit Debout, #Commission Économie Politique, #Capitalisme, #Socialisme, #Autogestion

Photo: Commission économie politique

Photo: Commission économie politique

Parmi les Commissions qui se sont mises en place dans le mouvement Nuit Debout, la commission Économie politique fournit nombre de débats sur des sujets économiques, au plus grand nombre possible, essayant d'établir sur un laps de temps plus ou moins long des propositions d'alternatives crédibles face au mode de production capitaliste.

Depuis près de deux mois, le mouvement Nuit Debout tient à son existence. Initié sur la place de la République, à Paris, il s'est étendu sur plusieurs villes, en France comme en Europe, avec un succès qui demeure tout de même limité. L'attention médiatique envers ce mouvement se focalise sur les Assemblées générales (AG), qui rassemblent au maximum les personnes, mais qui sont en mode accordéon avec les derniers événements autour du projet de loi travail, notamment l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution. Mais ce serait minorer le travail qui s'organise dans les commissions.

Une commission pleine de débats

Sur les dizaines de commissions présentes place de la République, une commence de plus en plus à attirer l'attention, i.e, la commission Économie politique. Cette dernière, mise en place une semaine après l'établissement de Nuit Debout, se veut être un espace de "désacralisation de l'économie". Pour les référents de cette commission, l'économie est toujours évoquée par des experts, représentant une pensée libérale dominante dans les médias et dans l'enseignement supérieur, empêchant ainsi toute appropriation de cette discipline par l'ensemble des citoyens. En outre, il n'y a pas que des économistes ou anciens étudiants en économie qui interviennent dans cette commission. Nombre de personnes participant aux débats, étant soit des cadres, des employés ou des ouvriers, considéraient que l'économie est quelque chose d'hyper complexe, d'incompréhensible, mais tiennent désormais à exprimer leur ressenti sur l'économie, le mode de production capitaliste. D'ailleurs, depuis quelques semaines, la commission donne priorité aux nouveaux passants et aux femmes en matière de prise de parole car elle s'est rendue compte que les femmes n'osaient guère parler d'économie. Depuis, la participation féminine s'est accrue, sans que ça soit complètement paritaire pour le moment.

Le profil de pensée économique de plusieurs participants se montre assez large. Même si ça semble être marqué par des marxistes, le profil va des anarchistes aux sociaux-démocrates, en passant par des keynésiens ou post-keynésiens, ce qui est source de débats sur la question de la pérennisation ou de la suppression du capitalisme, en mettant à la place du socialisme. Mais les débats sont majoritairement plus concrets: révision du travail via la question de l'uberisation de l'économie, réappropriation de l'économie par les travailleurs et/ou les consommateurs, réflexions sur la construction européenne (l'euro en particulier), remise en perspective de la dette publique et de la finance, place de l'État dans le mode de production, question de la croissance, révision de la fiscalité avec un angle écologique, etc. Autant de sujets vastes à approfondir et qui nécessitent du temps long avant de fournir une proposition qui fasse un consensus fort et déterminé, aux yeux des référents de la commission. Un anachronisme à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux, obligeant une réaction instantanée. Mais ça n'empêche pas des actions ou déclarations en phase avec l'actualité. Par exemple, la commission s'est établie le 4 mai à proximité de l'ambassade du Luxembourg (7e arrondissement), pour revenir sur l'affaire LuxLeaks en jugement sur la question de l'évasion fiscale et de la protection des lanceurs d'alerte ; ou encore des textes collectifs par rapport au projet de loi travail, l'utilisation de l'article 49.3 ou sur la relation entre le MEDEF et l'État, dans les AG des 10 et 12 mai de Nuit Debout devant l'Assemblée nationale, ou le 20 mai, à proximité du siège du MEDEF.

Un échange inter-commissions progressif

Avec tant de thématiques à traiter, certaines d'entre elles se retrouvent mêlées avec plusieurs commissions. Ce qui nécessite un échange avec elles, ce qui se fait progressivement. Parfois, c'est tendu. Par exemple, la commission Programme et perspectives a élaboré une liste de propositions, notamment sur la limitation de l'écart salarial, très en vogue ces derniers jours, qui ont été vite reprises dans la presse, sans qu'il y ait eu débat avec la commission Économie politique. Et ce, d'autant plus que ces propositions sont issues de tracts diffusés depuis d'un mois sans changer d'un iota, selon des référents de la commission Économie politique, questionnant leurs "camarades" sur la faisabilité et la crédibilité de leurs propos durant l'AG du 14 mai. En réponse, des attaques personnelles ont fusé, jetant du discrédit à Programme et perspectives devant les personnes assistant à l'AG.

Mais le plus souvent, les échanges sont chaleureux avec d'autres commissions, avec l'établissement de réunions inter-commissions, comme lors du 29 avril entre la commission Économie politique et la commission Écologie-Climat, un peu écourtée par les conditions météo et la situation de la logistique sur place. En outre, selon certains référents, des discussions sont en cours avec d'autres commissions (Banlieue, Anti-coloniale, Françafrique, Féministes, Islamophobie, etc.) pour développer de prochaines réunions sur des thématiques comme la ségrégation (spatiale, pigmentaire) dans le capitalisme, avec une organisation dans les villes de banlieue plutôt que de rester place de la République. Reste à savoir si ça se concrétise. De même que l'idée d'échanges avec les autres commissions Économie politique établies dans les autres Nuit Debout en France et ailleurs, en particulier en Europe, pour élaborer un travail commun sur des problématiques européennes telles les négociations autour du TAFTA, la question de l'austérité et de l'euro par exemple.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents