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JoSeseSeko

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"Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." Cette phrase résume une recherche de vérité, de développer de l'information sur une variété de sujets, notamment l'économie, la politique et l'histoire. Et ce, dans plusieurs pays du monde.


Cinq ans après, que reste-t-il des Gilets jaunes?

Publié par JoSeseSeko sur 17 Novembre 2023, 13:59pm

Catégories : #Économie, #Politique, #Europe, #France, #Gilets Jaunes, #Lutte des classes

Photo: JoSeseSeko

Photo: JoSeseSeko

L'émergence du mouvement des Gilets jaunes, le 17 novembre 2018, avait marqué les esprits par l'amplitude, la durée, mais aussi la répression policière ordonnée par un pouvoir aux abois. Mais delà à ressurgir, cela semble mal parti.

Putain 5 ans! C'est ce qui peut venir à l'esprit quand on se rend compte que le mouvement des Gilets jaunes s'est pointé le 17 novembre 2018, générant l'un des mouvements sociaux les plus importants de ce début de 21e siècle en France. Initialement lancé dans un contexte marqué par l'augmentation du prix de l'essence à la pompe, traduisant une dépendance à la bagnole pour les salariés vivant en-dehors des grandes villes et de leurs réseaux de transports en commun et par conséquent la montée des inégalités économiques et sociales - inhérentes au capitalisme, soit dit en passant -, le mouvement a marqué de son empreinte en critiquant le caractère a-démocratique de la Ve République, à travers la revendication du Référendum d'initiative citoyenne (RIC) par exemple.

Un feu éteint par la peur

Mais l'expression de ce mouvement, par l'occupation des ronds-points et surtout une présence manifeste dans les beaux quartiers (bourgeois) à Paris, poussèrent le pouvoir exécutif à réprimer crescendo, surtout après le 1er décembre, avec les images des dégâts dans l'Arc de triomphe et que le président Emmanuel Macron, alors en Argentine pour un sommet international, sentit son pouvoir vaciller. D'où une série de violences policières à l'égard des Gilets jaunes, dans tout le pays, au fil des semaines, avec un relais judiciaire qui ne s'est pas montré laxiste, pour le coup. Ce qui a fini par décourager nombre de manifestants des premières heures, par peur de se prendre un tir de lanceur de balle de défense (LBD) dans la tête, d'y perdre un œil, comme plusieurs dizaines de Gilets jaunes ou de simples passants en furent victimes.

En clair, le mouvement des Gilets jaunes a été battu, avec un prix à payer rarement vu depuis Mai 68. Et si la grande presse, au départ un brin empathique mais aussi condescendante, a fini par suivre sa logique de classe et de mépriser les Gilets jaunes, mettant en danger ses "petites mains" qui vont désormais en reportage sur le terrain en étant accompagnées de gardes du corps. Du jamais-vu! Mais certains médias indépendants, alternatifs, tels Le Média, QG ou Blast, sont nés ou se sont développés en lien avec l'essor des Gilets jaunes, afin de fournir un travail journalistique et éditorial diamétralement opposé à celui des grands groupes médiatiques, tenus par des affairistes qui sont en lien avec le pouvoir, qui lui est redevable en retour.

Fourre-tout

Il y a cinq ans, à l'issue du premier round (ou premier acte) des Gilets jaunes, j'avais parlé du mouvement alors naissant comme d'un fourre-tout citoyenniste, un peu comme Nuit Debout au printemps 2016 d'ailleurs, avec l'influence non négligeable d'un penseur comme Étienne Chouard, qui a directement inspiré la revendication du RIC et pour qui, au fond, la lutte des classes n'a plus de raison d'être alors que les Gilets jaunes ont démontré, à leur corps défendant, que cette lutte des classes continue d'exister. Et quelque part, cette négation du rapport de classes sociales a été un des freins dans l'essor des Gilets jaunes. De même que l'absence de réflexion sur la question du racisme institutionnel, qui est imbriquée dans la lutte des classes par ailleurs, a constitué, à mes yeux, une faiblesse qui a fait que nombre de banlieusard(e)s ne se sont pas joint(e)s aux Gilets jaunes venant essentiellement de régions désindustrialisées. Alors qu'ils subissent, ces deux espaces géographiques, la mondialisation capitaliste.

Nouveau souffle?

Puis, après le mouvement des Gilets jaunes, la crise sanitaire, avec les périodes de confinement successives, ont renforcé les inégalités, comme l'indique l'Insee ces derniers temps, et isolé les esprits pour penser un après-Covid plus égalitaire, avec un regroupement massif des exploité(e)s. L'espoir que fit gémir l'opposition au dépeçage des retraites en début d'année, avec notamment 3,5 millions de manifestants dans le pays le 7 mars dernier, a été retombé par des syndicats plus soucieux de chercher l'unité que la radicalité.

Est-ce que la journée de mobilisation du 18 novembre marquera un nouveau souffle pour les Gilets jaunes? J'en doute car si les raisons économiques de son essor, notamment sur la question de l'énergie (pétrole), se sont aggravées avec la spirale inflationniste consécutive à la reprise post-Coronavirus et à la guerre russo-ukrainienne, le contexte n'est pas propice en raison du nouveau chapitre de la guerre israélo-palestinienne en place depuis le 7 octobre, suscitant des mobilisations mettant face à face pro-palestiniens et pro-israéliens, en France comme ailleurs dans les pays occidentaux. Difficile de pouvoir se faire entendre dans ces conditions, à moins de greffer la question israélo-palestinienne aux problématiques économiques et démocratiques défendues par les Gilets jaunes en questionnant la politique extérieure française qui, sous la présidence Macron, navigue à vue et rend la France de moins en moins crédible à l'international.

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